jeudi 11 mars 2010

EDOUARD NENEZ et les Princes de Bretagne "Prise de chou" cd 14 titres

Après le musicalement approximatif mais fendard "Chou Fleur nucléaire" et après l'inénarrable "Extension du dolmen de la hutte" (et son titre phare - à fossette, à paupière, au choix : "Les punks de 40 ans"), le gars Edouard reviende. Les fans de mime se régaleront.
La dernière phrase du paragraphe précédent n'est là que pour brouiller les pistes.
Les connaisseurs avaient probablement déjà eu le loisir de mater le drôlatique scopitone du non moins rigolo tube "Connard en camping-car" (visib'e sur le site d'Edouard) qui nous a fait (difficilement) patienter (l'attente fut très longue).
Il est important de comprendre qu'Edouard Nenez et les princes c'est un peu comme Crass : davantage qu'un groupe musical, c'est un concept.
L'anarchopunk ami rira à la lecture de la dite comparaison, l'anarchopunk amish, lui, m'enverra une lettre d'insultes (parce qu'il n'a pas inventé la poudre et donc peut difficilement m'envoyer une bombe).
Pour preuve qu'ENELPDB est un concept, ENELPDB a tenté une explication documentaire afin que tout à chacun puisse se faire une idée de ce qu'est ENELPDB. C'est disponible ici (toujours plus ou moins au même endroit, tu l'auras remarqué). Je vous invite donc à y jeter un œil (si possible celui qui n'est pas poché, c'est plus pratique) avant de poursuivre plus avant la lecture de ce billet.
Cette chose ainsi faite, vous pouvez continuer. Merci.
Entre chanson, ska/reggae, punkrock et franche poilade, Edouard balance une sauce délirante, mixant passion ("Bobono") et banane flambée ("Psychodrame [avec banane]"), almanach Vermot ("Des ohms pour la résistance") et lancé de pavé [avec ricochets] ("Incendie %" et son refrain entêtant : "Brûlons les écoles de commerce !").
Même si 2 ou 3 titres sont des re-sucés (une reprise des Poppys : "Non, non, rien a changé" - un standard ; "Ouest-France" : excellent fond de tiroir de l'époque Franz Kultur et les cramés - si je ne m'abuse , déjà enregistré sur le single "les Punks de 40 ans" ; "Gloire à Édouard" dont on ne se lasse pas même s'il était déjà sur le 1er album), la totale passe comme une gouleyante gorgée de votre liquide favori.
En plus... en plus, Edouard est le seul punk sénile à savoir encore parler d'amour avec un grand Q.
La preuve : "Enfin une véritable chanson d'amour" (sortez les briquets et coupez "Dirty Dancing" pendant 4mn51 [mais si, tu vas y arriver])










vendredi 5 mars 2010

ATTENTAT SONORE "le syndrôme de Stockholm" Lp 8 titres

Comme toute chronique qui se respecte, c'est avec un certain retard, pour ne pas dire un retard certain, que je la fous en ligne.
Ce n'est ici pas la qualité du disque qui est en cause, mais simplement ma glandite aigüe. Et accessoirement la flotte dans ma cave, mais ça c'est autre chose.
8 titres "béton".
Alors. Béton. N'importe quel écolo de bas étage ou maçon un tant soit peu professionnel devrait s'insurger rien qu'à l'évocation de se matériau miteux et me dire que comme expression merdique ça se pose là (non, pas ici, là). Explication :
- le béton est gris. Souvent. On peut l'agrémenter et en faire plein de choses différentes, avec des couleurs différentes, et pourtant c'est surtout le béton de bas étage qui est produit, rapidement, facilement, pas cher (toute proportion gardée). Ce n'est en aucune façon le cas de ce disque, léché, racé, beau de profil. Les titres sont bien foutus et font mouche.
- le béton vieillit mal. C'est un matériau qui se désagrège bien plus rapidement que ce que les constructeurs racontent. Quel bâtiment de 20ans en béton n'a pas besoin d'un rafraîchissement, d'un cataplasme ? Aussitôt construit, aussitôt pourri.
Or le "Syndrôme" est produit pour durer car intemporel. Le son est bon, mais sans surcharge de touffe, les airs reconnaissables. Dans 10 ans, tu le réécouteras en disant : "ça n'a pas pris une ride". Et si jamais tu l'as pas forcément adoré... et bien tu le réécouteras et hurlera "mais pourquoi j'ai pas percuté à l'époque !?"
- Le béton pollue. Le ciment qui est un de ses composants est produit en énorme quantité or sa production est responsable de 5 à 7 % des émissions de gaz carbonique d'origine industrielle.
Vous me rétorquerez que le vinyle ne doit pas être franchement plus "glop". Pas faux, mais les quantités pour le skeud de AS sont bien moindre, sa durée de vie bien plus importante. Et surtout l'écoute du disque est bon pour la santé.
- Si ton voisin du dessus a bon goût et qu'il écoute ce disque, tu profiteras du son. Le béton est un très bon conducteur sonore. (ce qui explique qu'il t'est possible de pondre l'emploi du temps de la pupute crêchant à côté de chez toi car elle ne vire jamais ses pompes à talons...)
Bref, il serait plus logique de parler d'un disque magnifiquement orchestré, genre "pierre de taille". Mais vous admettrez tout de même que l'expression "c'est un skeud pierre de taille", n'est pas immédiatement percutant.
Le double chant mixte (titres en français et anglais...) se pose super bien... et avec quelques subtilités mélodiques et dans la construction du morceau font d'un titre comme "Rien qu'un été bleu marine" un tube planétaire (ouais au moins... tu remarqueras le vocabulaire directement issu des meilleurs moments du Top 50), talonné par "Dirty 70's" (ah ce final de streetpunker...) et l'incontournable "Punx with brain" (déjà entendu sur une précédente prod, non ?).
Excellent moment. Mais on s'y attendait. Non ? (t'as visé les labels, fieu ? Y'a du linge qui voulait la voir sortir cette galette !).
Je crois que le cd vient avec quelques kdo bonux dont quelques titres du Ep "Barricades 1905".
Ah pis j'ai oublié de dire que la pochette claque sa mère (et rien que pour ça, le vinyle, c'est quand même un peu plus sympa).
En écoute : le morceau sus-encensé (c'est drôle à dire "sus-encensé"... c'est pas très français, mais c'est rigolo), "rien qu'un été bleu-marine".